A ceux qui savent ne pas savoir...

samedi 19 mai 2007

Le Beau


Pourquoi aller loin lorsque la merveille est au bout de nos doigts de pieds ? Pourquoi vouloir croire que loin c’est beau et chercher là où jamais nous ne sommes ? Pourquoi ne peut on pas changer notre regard et voir comme si nous n’avions jamais vu ? Je crois que le beau n’est pas celui qui se revendique, je crois que le beau est celui qui ne veut pas l’être. C’est de cette volonté inesthétique que naît la beauté réelle, celle qui émeut, celle qui nous prend et nous emporte. Le beau n’est pas toujours à l’autre bout du monde et l’autre bout du monde est parfois tout près. La photographie permet de donner un nouveau regard aux objets, aux gens, aux paysages car dénués de leur contexte, les objets, les gens fascinent, leurs formes ne sont plus banales, elles changent de dimension. Ce que nous connaissons devient inconnu, ce que nous savions, nous l’oublions. Vouloir le beau c’est comme vouloir surprendre et prévenir en même temps, vouloir le beau c’est absurde. Le beau ne se veut pas, le beau se façonne lui-même à partir de nos yeux, de nos envies, de nos sentiments. Le beau ne se crée pas, il est tout et rien, il est partout et nulle part. Le beau pousse et grandit, fane et périt. Toujours, partout, n’importe où, n’importe quand. Personne ne crée le beau, les choses sont belles, déjà. Le beau est impalpable, immodelable, irreprésentable. Le beau c’est cette essence inesthétique que les choses ont et que nous transcendons par notre regard. Le beau c’est ce qui est, pas ce qui sera. C’est l’existence et la présence des choses. Etre, voilà ce qu’est la beauté, voilà le verbe beau.
 
Creative Commons License
A dada sur la lune by http://adadasurlalune.blogspot.com/ est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité-Pas d'Utilisation Commerciale-Pas de Modification 2.0 France.