Futile objet dans la rue abandonné. Morne gloire d’une industrie périmée. Pourtant la malice de son écran trouble nos pas. Sa familiarité dérange et nos habitudes chancellent. Les passants s’arrêtent et l’examinent comme s’il avait pu divertir encore un peu. Le gris est la couleur de sa fin, délicatesse enfin retrouvée. Nous connaissons son empire et sur notre passage, son aura joue encore avec nous. Ses lignes déséquilibrent l’esthétique. Ses formes fascinent notre inconscient. Nous passons, un regard, et nous partons. Alors que la pluie et la poussière rongent ses entrailles, un enfant, un sourire à la bouche, lui donne un coup de pied. Plaisir insolent et candide. Il en est fini de la boîte, la symétrie est brisée, la délicatesse, écroulée. L’enfant rit et part en courant. Ses pas raisonnent et s’éteignent. La nuit tombe. Le réverbère illumine la carcasse. Dans la rue grise et sale, trône la fragile statue de notre société.
A ceux qui savent ne pas savoir...
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