A ceux qui savent ne pas savoir...

mardi 26 février 2008

Invraisemblable...


J’ai toujours goûté à l’improbable saveur de la vie. J’ai goûté, j’ai savouré et me suis nourri dans la complaisance d’une chanson débordante de vivacité. Je n’ai jamais su deviner, je n’ai jamais su l’imaginer. La vie est invraisemblable. Son éclat se déguise et parcourt notre existence sur la pointe des pieds, laissant parfois dans son sautillement la surprise d’un chatoiement inattendu.
Dans la lueur la plus insignifiante, alors que nous croyons deviner notre ombre grandir avec le soir, l’éblouissement farfelu d’une petite goutte de hasard retentit sur notre vie comme un caillou trouble l’étendue d’une eau calme. L’invraisemblable est là, face à nous, sur le point de donner à notre vie un nouvel élan. Parfois, c’est un tourbillon, parfois, une vaguelette, mais son essence se répand aussi loin que nous voyons.
L’invraisemblable générosité de la vie pioche en nous ce que nous attendons le moins. Nous lui offrons son originalité, elle nous recouvre de son abondante diversité. L’amour est là, quelque part, dans le soubresaut d’un rayon fantasque que nous n’aurions pas prévu. Il faut vivre libre, il faut vivre légèrement, afin que la vie nous porte au grès de l’improbable bonheur qui effleure déjà nos émotions. Et quand le picotement de la vie donnera au hasard l’inclination de l’amour, alors, l’invraisemblable fleurira de nos sensations et nous suivrons à nouveau l’arôme de notre véhémence.

vendredi 8 février 2008

De l'extraordinaire


Croire le faux c’est réserver à l’extraordinaire la possibilité de venir nous chatouiller les doigts de pieds. L'extraordinaire ne peut apparaître dans une vérité omniprésente. Et croire le vrai c’est laisser le quotidien prendre l’air routinier d’une lente mélodie. Croire, ce n’est pas savoir, c’est vouloir. La volonté est sans doute notre plus bel habit. Car qu’y a-t-il qui puisse nous empêcher de vouloir ? Croire ce qui parait invraisemblable, imaginaire, enfantin, fou ; au fond, c’est se donner la possibilité de savoir et de vouloir à la fois. Car nous savons bien. Nous savons bien que certaines choses sont fausses. Mais savoir n’est pas suffisant pour vivre bien. IL faut croire, et donc vouloir. Finalement ce qu’il faut réussir à faire, c’est savoir, puis vouloir, puis croire et finalement ne plus savoir. Savoir ne pas savoir, c’est le début de la croyance, c’est le début de l’extraordinaire, c’est le début de la vie que l’on désire.

lundi 4 février 2008

Reflet


Sous l’âme claire d’un reflet, se cache une essence mystérieuse à laquelle nous offrons la prunelle de nos yeux. Chacun y ajoute une histoire d’homme ou de femme. Chacun y consacre un peu de sa force. Le reflet n’est que ce que nous lui laissons dans l’onde de sa légèreté. Il s’agit d’entrain. Il s’agit d’imagination. Le reflet ne reflète pas ce qui est mais ce que nous voulons voir. Le reflet est à la volonté ce que l’eau est à la vie. Le reflet que nous prenons, nous devons l’épuiser, nous devons l’éreinter. Nous lui révélons nos desseins pour qu’il nous accorde le baume substantiel de la contemplation.
Innocente celle qui y trouvera une forme réelle. Innocent celui qui y devinera le substitut de la réalité. Le reflet est une incohérence naturelle, il ne devient consistant et compréhensible que dans le regard déterminé de notre constance humaine. Le reflet n’imite pas. Le reflet n’est pas, il devient. Il devient l’allégorie de la fantaisie humaine et s’abandonne dans le foisonnement de la nature à la fragrance de notre extravagance.
 
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