Pourquoi n’aime-t-on pas se lever ? Pourquoi le temps c’est de l’argent ? Pourquoi l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt ? Moi je ne suis pas d’accord. Je trouve qu’il faut beaucoup plus de courage à rester vautré sous la couette un jour où il faut travailler. Et puis la couette, c’est le plus grand catalyseur d’idées et d’actions qu’on ait fait au monde. Il n’y a qu’à voir tout ce qu’on y fait sous la couette. Moi j’y dors, je rêve, je mange parfois, je travaille aussi (comme ça je fais un peu sérieux quand même), je me végétalise, m’animalise, je refais le mythe de la caverne, je joue à cache cache, parfois crac crac boum boum, parfois presque du sport, je lis, je dessine, je regardes des films d’intello (bah oui faut bien se la péter un peu, je vais pas dire que je regarde des navets), j’y suis dans tous les sens, allongé, assis, de travers, à l’envers, étalé, en piquet, en chien de chasse, en nounours, en guimauve, en chandelle (bon ça j’ai essayé qu’une fois, à part avoir les pieds qui respirent, le reste c’est plutôt congestif)… On y passe presque la moitié de sa vie dans sa couette !Non je pense qu’il faut reconsidérer réellement le statut de la couette dans la société. Si nous n’avons pas assez de gens épanouis c’est que la couette n’a pas été mise en valeur dans les mœurs. Il faudrait inventer une thérapie de la couette. Qui n’a jamais rêvé de venir au boulot avec sa couette ? Ca ne changerait que la vision strictement rétinienne de l’efficacité au bureau. Tout le monde sait comment on est efficace au boulot. On est efficace parce qu’on a que ça à foutre. Si nous n’étions pas efficaces, on s’emmerderait. C’est là qu’est le vice ! Avec une couette, nous ne serions pas efficaces par peur de l’ennui, nous serions efficaces par prédisposition environnementale agréable. La couette c’est le futur de la HQE (Haute Qualité environnementale pour les incultes et les ignares) (oui je me la pète encore, mais il parait que c’est bon pour la santé alors faites pas chier hein ?).
Et puis imaginez les avantages, le patron arrive, hop ! On se cache sous la couette, on ne bouge plus et il disparaît, un commercial vient faire son speach ? Hop tu le saucissonnes dans la couette et tu le chatouilles jusqu'à ce qu’il sorte de son costume trois pièces guindé jusqu’aux orteils. Le rêve… ! Non vraiment si on veut de nouveau conquérir le monde, faire du temps de l’argent, et posséder l’avenir, il est nécessaire de remettre la couette au sein de notre schéma social. Moi je vous dis, sarko, sego, bayrou et tous les autres ils n’ont rien compris, ce qu’il faut à la France ce sont des couettes. D’ailleurs si tout le monde me supplie je veux bien me dévouer pour être président. Mais alors président au lit ! bien entendu. Et puis comme ça on m’apportera les croissants avec un petit drapeau français ça me fera cure-dent. Je suis trop ambitieux ? Tant pis ! Mais alors cette année, votez utile et stratégique, votez la couette ! Poils à la tête.
1 commentaire:
Elle est là, je l'aperçois. Elle se tord de douleur sur mon lit négligemment défait. Mais à quoi bon faire son lit au carré? La couette s'emmerde tout raplapla comme ça. Cahouette, ma couette, est blanche. Elle a gardé certainement des traces de chocolat des journées raplapla-bouh-pas-beau-nan. J'ai du l'adopter il y a quelques années de cela lorsque plus personne ne voulait d'elle à la maison. Elle n'aime pas les draps qui l'empechent de respirer. Cahouette... est une couette libérée. Cahouette me connait par coeur, c'est elle qui rechauffe ma peau la nuit, parfois même des après-midi. Elle est douce, parfois mince, parfois épaisse. Elle se glisse entres mes cuisses, se love dans mon cou, passe sous mes petits doigts de pied pour éviter les courants d'air. Qui d'autre que Cahouette? Les premières minutes, on échange beaucoup. On prend le temps de s'accorder sur la meilleure position, celle qui attire les rêves des Grands Hommes du clan du Soleil. Je lui transmets tous mes désirs, elle se plie à tous mes caprices. Cahouette sait quand le lit est trop grand, elle chauffe plus. Cahouette sait lorsque le temps est orageux, elle éponge mes larmes. Cahouette est gentille.Avec Cahouette, on est un peu flemmardes le matin. A peine ai-je ouvert un oeil que je regrette toute la douceur qu'elle m'a offerte durant la nuit. Je la serre fort entre mes bras. Je lui jure de rester plus tard, bientôt. Je lui fais des blagues aussi. Surtout l'hiver quand ensemble nous avons atteint le paradis climatique et que dehors le vent gèle les arbres et les coussinets des chats. Alors seulement, je fais mine de sortir une cuisse. (Le plus souvent un orteil, je ne suis pas teméraire) et lorsqu'elle crie au scandale, à la déperdition thermique (!), alors seulement, je m'empresse de rentrer la cuisse et de jouir secrètement de cette tièdeur enfantine, certainement celle du sein contre lequel on se colle de plaisir. Le feu de cheminée s'allume, le bois crépite, mes narines s'agitent à l'odeur du pain grillé,e chat s'étire. Café, thé, chocolat, ricorée ! WOW. C'est la fête. Le matin est là, vive la vie. Même lorsque je la trompe avec un pull ou une paire de chaussette, elle ne me dit rien la Cahouette. Même lorsqu'une autre paire de cuisse se joint à nos échanges nocturnes, elle accepte.
Cahouette, c'est la couette de ma vie.
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